Après la levée
Nous avons vu les avantages d’effectuer la phase de germination à la maison, pour offrir la bonne température aux différentes graines de légumes.
Mais que faire dès que la tige et les minuscules feuilles commencent à apparaître ?
L’éclairage est le point faible des semis faits à l’intérieur
En effet, s’il n’y a pas assez de lumière, les tiges des jeunes plantules vont rester toutes pâles et s’allonger démesurément. Souvent, elles penchent du côté de la fenêtre au lieu de rester dressées. On dit que les semis “ont filé”.
Un rebord de fenêtre, même exposé plein sud, n’apportera jamais assez de lumière pour avoir de beaux plants, parce que la lumière n’arrive pas du dessus mais d’un seul côté.
La question n’est pas simple à résoudre si l’on veut obtenir de beaux plants :
- Soit on fait ses plants dans une serre. On aura la lumière naturelle mais pas la température, donc il va falloir chauffer la serre.
- Soit on fait ses plants dans la maison, et là on aura la chaleur mais pas la lumière, il va falloir éclairer.
Entre les deux, je pense que c’est vite vu !
Quand le soleil naturel manque, il faut le remplacer
Il existe des lampes fluorescentes ou à LEDs pour éclairer les semis. Les avantages sont multiples : l’éclairage est identique tous les jours (alors que le soleil peut être caché derrière une couche nuageuse).
On peut leur offrir 12 heures de lumière par jour (bien des jardiniers règlent la minuterie de leurs lampes à 14 ou 16 heures pour reproduire les conditions estivales).
Alors qu’avant le 21 mars (date de l’équinoxe de printemps), les jours sont encore bien courts devant une fenêtre.
Mais nous allons voir que seule une certaine famille de légumes a besoin d’être éclairée avec des lampes. Je vous invite à lire la suite pour le découvrir.
L’indispensable serre à plants
Il faut savoir que tous les légumes d’origine tempérée sont des légumes de climat frais. Ils peuvent donc tout à fait supporter des températures très basses, voire même de petites gelées.
Il est donc primordial de leur trouver un emplacement dehors, à l’extérieur de la maison, bien ensoleillé et protégé des intempéries, du vent et des prédateurs.
L’idéal serait bien sûr d’avoir une vraie serre en dur, dans laquelle on pourrait entreposer tous nos plateaux à semis, mais rares sont ceux qui ont cette chance. Une véranda bien lumineuse conviendrait aussi.
Pour tous les autres jardiniers (dont je fais partie), le plus judicieux, c’est d’investir quelques dizaines d’euros dans un petite étagère de balcon, fournie avec une bâche en plastique transparent.
Il existe également ce qu’on appelle des châssis froids, qui sont des sortes de casiers directement posé sur le sol et recouverts d’une vitre.
Je vous montrerai même une alternative à moins de 10€ (dans le module 2).
L’avantage d’une serre à plants, c’est que la lumière du soleil y entre par tous les côtés (et pas seulement d’un seul comme le rebord d’une fenêtre).
Par conséquent, dès l’instant ou ils auront levé, nous allons sortir les godets des légumes d’origine tempérée de la maison et les déménager dans la serre à plants.
Il en sera de même pour les légumes d’origine tropicale de la famille des cucrbitacées (ainsi que des haricots), car à l’époque où on les sème, en avril-mai, les gelées ne sont généralement plus à craindre, sachant que l’on peut toujours les rentrer la nuit si un coup de gel est annoncé.
Les seuls légumes qui nécessitent un éclairage artificiel
Du coup, les seuls plants qui vont avoir besoin d’être éclairés par des lampes, ce sont les plants de la famille des solanacées (tomates, etc…) parce que ce sont les seuls qui doivent rester bien au chaud à la maison.
Il n’y aura donc finalement besoin d’acquérir une installation lumineuse que pour un faible nombre de plants (à l’échelle d’un potager pour une famille en tous cas), ce qui n’exige pas un budget énorme.
On élimine l’étape du repiquage intermédiaire (et donc les terrines)
Traditionnellement, les jardiniers font leurs semis très serrés dans des terrines, puis effectuent un repiquage des plantules une par une, dans des godets individuels. Cette étape est assez délicate, on n’arrive en général à repiquer comme il faut seulement les deux tiers des plants, les autres étant soit trop faibles, soit brisés par les doigts du jardinier.
Dans ce guide, je vais vous enseigner une méthode qui évite ce fastidieux repiquage, et donc les risques qui vont avec.
Et pour cela, nous allons nous passer complètement des terrines et semer les légumes directement dans des godets individuels, ils y resteront jusqu’au moment de les planter au potager.
Cette méthode du semis en godets a de nombreux avantages :
- On évite l’étape du repiquage intermédiaire qui fragilise les plantules.
- Les plantules grandissent plus vite qu’en terrine car elles sont moins serrées.
- Quand on démoule les godets pour planter les plants au potager, on ne dérange pas les racines, ce qui évite de stresser les plants.
- Pas ou peu de corvée d’éclaircissage.
- Gain de temps notable.
Le seul inconvénient que l’on pourrait trouver, c’est que cela demande un peu plus de place. Et encore, il faudra de toute façon bien repiquer les semis en terrines dans des godets à un moment ou à un autre.
Un petit mot sur l’arrosage
Les plants de légumes vont passer de un à deux mois dans leur godet. Ils auront naturellement besoin d’être arrosés plusieurs fois durant cette période.
Beaucoup de jardiniers ont l’habitude d’arroser leurs plants par le dessus, mais je pense que c’est une erreur pour les raisons suivantes :
- Le jet d’eau de l’arrosoir risque de déraciner les graines qui viennent juste de germer.
- Ou de casser les tiges des jeunes plantules.
- Le terreau peut se compacter sous le poids de l’eau.
- L’arrosage va ruisseler dans la soucoupe.
Je préconise donc plutôt un arrosage par le bas. C’est-à-dire en versant de l’eau dans la soucoupe ou le bac qui se trouve sous les godets. L’eau va être aspirée par capillarité et le terreau sera complètement humidifié en une vingtaine de minutes. Du coup, on est sûr que la motte sera mouillée à cœur.
La surface du terreau va rester sèche, ce qui diminue beaucoup le risque de maladies fongiques.
Ne pas oublier d’endurcir les plants
Nous avons vu que les plants de solanacées vont passer le début de leur vie sous un éclairage artificiel. Quand le moment sera venu de les planter au potager, peut-on le faire directement, peut-on les mettre du jour au lendemain en plein soleil ? Certainement pas, car les lampes ne produisant pas de rayons ultraviolets, les plants attrapperaient littéralement des coups de soleil si on les exposait d’un coup au soleil !
Il faut donc les habituer graduellement aux rayons lumineux du soleil. Les premiers jours, on placera les plants à un endroit ombragé. Puis les jours qui suivent, on les laissera à mi-ombre. Pour finir, on les exposera quelques jours au plein soleil, avant de les planter définitivement au potager.